Faits marquants

  1. Dix ans après l’Accord de Paris, la COP30 n’a pas réinitialisé le système mais elle l’a clarifié.

    La COP30 a déçu de nombreuses parties prenantes, notamment du fait de l’absence d’accord concernant l’élimination progressive des combustibles fossiles et la fin de la déforestation.
    Mais tout n’est pas perdu : malgré la fragmentation politique, les investissements dans les énergies renouvelables sont toujours deux fois plus élevés que ceux dans les combustibles fossiles depuis l’année dernière, ce qui témoigne des progrès technologiques et de la viabilité des alternatives bas-carbone.
    Les besoins de financement climatique sont plus élevés que jamais, tant du côté public que privé.

  2. Malgré une issue en deçà des attentes, les contributions déterminées au niveau national (CDN) actualisées continuent de fournir de la visibilité sur les politiques nécessitant de l’investissement.

    Plus de 70% des émissions mondiales sont désormais couvertes par une Contribution déterminée au niveau national (CDN) révisée et rehaussée, incluant les principales économies, bien que les émissions mondiales n’aient pas encore atteint leur pic : nous sommes toujours sur une trajectoire de 2,8 °C avec les politiques actuelles, contre près de 4 °C en 2015.
    Les investisseurs disposent ainsi d’une visibilité renforcée quant aux orientations politiques nationales, indispensable pour l’allocation sectorielle, l’alignement des CAPEX et la tarification des risques.

  3. L’architecture du financement climatique se consolide.

    La feuille de route Bakou-Belém offre, à ce jour, le cadre le plus abouti pour mobiliser les 1300 milliards de dollars annuels nécessaires aux pays en développement, en renforçant le rôle des banques multilatérales de développement (BMD), le financement mixte (Blended Finance) et les plateformes nationales.

  4. La finance liée à la nature prend de l’ampleur et se structure davantage.

    Le lancement de la Tropical Forests Forever Facility, associé à une dynamique systémique plus large en matière de financement de la nature, marque l’émergence de nouveaux modèles d’investissement dédiés à la conservation des écosystèmes.

  5. L’adaptation et les pertes et préjudices passent du concept au financement concret.

    Les premières étapes opérationnelles du Fonds pour pertes et préjudices, combinées à la hausse des besoins en adaptation, annoncent une croissance rapide des marchés des technologies, services et instruments financiers de résilience.

  6. Les marchés du carbone amorcent une phase de mise en œuvre.

    Les projets pilotes opérationnels relevant de l’article 6, de nouvelles coalitions internationales et quelques ouvertures réglementaires dans les principales juridictions ouvrent la voie à des marchés du carbone internationaux plus liquides, interopérables et dotés d’une forte intégrité.

  7. Pour les investisseurs, l’éventail des opportunités s’élargit, mais l’exigence de rigueur s’intensifie.

    L’essor de la finance climatique et de la finance nature nécessitera une allocation réfléchie, une gestion disciplinée des facteurs de risque, des plans de transition crédibles, une gouvernance solide et des mesures transparentes, afin de traduire l’ambition en résultats concrets pour l’économie réelle.