Le GIV présente les dernières opinions, convictions et perspectives de nos Global CIOs, des différentes plateformes d’investissement et de l’Amundi Investment Institute.

L’emploi au cœur des préoccupations de la Fed

Les rendements obligataires américains ont baissé ces deux derniers mois et l’or a atteint des niveaux records. Les actions mondiales et américaines ont également atteint de nouveaux sommets grâce aux anticipations de poursuite de la vigueur de l’économie américaine, du cycle d’assouplissement monétaire, de la résilience des bénéfices et de la dynamique alimentée par l’IA. Nous voyons ici une contradiction inhérente, mais sommes d’accord en ce qui concerne l‘assouplissement monétaire. La contradiction réside dans le fait que si la Fed met en œuvre des baisses de taux principalement pour faire face au ralentissement de l’économie, alors les effets d’un ralentissement de l’économie devraient déjà se manifester dans la faiblesse des marchés du travail, de la consommation et, en fin de compte, dans les bénéfices des entreprises.

Tirer parti du potentiel de revenu du crédit

Nous assistons à une combinaison étrange de ralentissement de la croissance économique aux États-Unis et de niveaux record pour certains actifs risqués. Dans la zone euro, l’impact des droits de douane américains et de la relance budgétaire allemande sur la croissance reste à déterminer. Dans ce contexte, la Fed a entamé son cycle de baisse de taux, malgré l’absence de signes de récession. Même la BCE, qui devrait rester dépendante des données économiques, réduira probablement ses taux directeurs à l’approche de la fin de l’année. 

Un brin de prudence face à l’optimisme sur l'IA

Les marchés américains, et dans une certaine mesure les actions mondiales, ont été tirés par l’actualité positive autour du thème de l’IA, mais nous pensons que les marchés sont trop optimistes quant aux plans d’investissement massifs autour de ce thème. La question clé est la suivante : que se passera-t-il si quelque chose de moins cher et plus rapide faisait surface (à l‘instar du « phénomène DeepSeek ») et comment cela affecterait-il les retours sur investissement ? De plus, l’expansion budgétaire et la baisse des taux des banques centrales renforcent cet enthousiasme. Pour nous, cela constitue la plus grande vulnérabilité.

Marchés émergents et multipolarité

Bien que l’influence économique des États-Unis reste dominante, les pays émergents capables de s’adapter et de se positionner autour des nouvelles technologies (comme l’IA en Chine) et de la refonte des chaînes d’approvisionnement mondiales (comme l’Inde) seront les bénéficiaires de l‘évolution actuelle vers la multipolarité. Plus récemment, pour nous, le principal sujet de débat interne a été la faiblesse du dollar et la manière dont l’assouplissement monétaire de la Fed, les politiques et les pressions de Donald Trump pourraient affecter la devise.

Affiner la duration face à l’évolution de l’inflation

L’activité économique américaine devrait ralentir au second semestre en raison de la faiblesse de la consommation, qui occupe une place prépondérante dans l’économie. Nous anticipons également une certaine résistance de l’inflation à court terme. Même au Royaume-Uni, la Banque centrale est confrontée à une hausse des pressions sur les prix. En Europe, cependant, l’environnement est légèrement différent dans le sens où l’inflation est pour l’instant sous contrôle. En ce qui concerne les actifs risqués, bien que les valorisations soient élevées dans certains segments, nous maintenons un positionnement légèrement positif vis-à-vis du risque (sans options audacieuses), en raison des fondamentaux et du potentiel de bénéfices. En revanche, nous réitérons le besoin de couvertures sur les actions et d‘autres diversificateurs/stabilisateurs de portefeuille tels que l’or.

En savoir plus